Vos histoires

Voici quelques-unes des histoires que vous nous avez racontées à propos de votre expérience du retour au bureau.

Certaines identités ont été supprimées à la demande des personnes intéressées, et certaines anecdotes ont été traduites, modifiées pour des raisons d’orthographe ou de grammaire ou raccourcies à des fins de concision.

Vous avez une histoire à nous confier? Racontez-la ici.

Mon équipe est dispersé dans différentes régions telles que Montréal, Toronto, le Nouveau-Brunswick, Ottawa et Gatineau. Malheureusement, cette dispersion géographique ne nous permet pas de travailler tous ensemble physiquement dans un même bureau. Dû à cette situation, nous sommes contraints d’utiliser des outils comme Microsoft Teams et de porter des écouteurs pour pouvoir travailler efficacement de chez nous.

De plus, nous ne nous retrouvons jamais avec notre équipe en personne. Notre travail consiste principalement en la révision de projets afin de les approuver, sans nécessiter d’interactions directes avec les Canadiens et les Canadiennes. Cependant, certains de mes employés sont dans des régions éloignées ou dans un autre bureau et sont obligés de se rendre physiquement au travail, malgré le fait qu’ils soient les seuls membres de leur équipe dans cette situation.

Je me demande quelle est la valeur ajoutée d’obliger ces employés à venir travailler au bureau. Pendant la pandémie, on nous encourageait à embaucher des employés des régions, mais maintenant, le Conseil du Trésor décide de nous rappeler tous au bureau sans évaluer spécifiquement les réalités de nos équipes. Nous devons maintenant faire face à trois jours de travail en personne, tout en étant encore isolés. Les temps sont durs pour nous tous, et nous sommes confrontés à des messages contradictoires concernant l’économie, l’environnement et la conciliation travail-famille de la part de nos dirigeants supérieurs. Nous sommes d’accord pour un retour au travail pour certaines équipes si cela est nécessaire, mais nous pensons qu’une approche uniforme n’est pas justifiée dans notre situation spécifique.

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SPC

Bien que je puisse comprendre les employés ayant de jeunes enfants et compatir avec eux, leur incapacité à travailler pendant la pandémie a été pénible pour les employés célibataires comme moi, sans enfants, car le surplus de travail a pesé lourdement sur les employés dans la même situation. Le fait d’être seul et de ne pas pouvoir rendre visite à ma famille a eu des répercussions sur ma santé mentale. Pour combler un vide et réduire la solitude, j’ai acheté un compagnon à quatre pattes et le lien qui nous unit tous les deux est très fort. Il souffre d’anxiété lorsque je vais au bureau, et moi aussi.

Cela dit, j’ai trouvé une gardienne qui accepte de s’occuper de lui les deux jours où je dois être au bureau. Elle a 71 ans et, à la suite de la récente annonce, elle a confirmé que trois jours par semaine, c’était trop pour elle. En septembre, je devrai ajouter deux demi-journées au bureau, ce qui signifie que je m’y rendrai quatre fois par semaine. Cela perturbe beaucoup ma santé mentale et mon emploi du temps, et je ne comprends pas l’intérêt que cela représente pour la population canadienne. En fait, ces trois jours par semaine destinés à accroître la collaboration augmenteront également les émissions de gaz et l’empreinte carbone, ce qui va totalement à l’encontre de ce que le gouvernement avait annoncé en premier lieu.

J’entends souvent dire que les fonctionnaires sont plus productifs à la maison, et je suis tout à fait d’accord. Lorsqu’on me demande de faire des heures supplémentaires en raison de la nature de mon travail, je n’ai jamais de problème lorsque je suis à la maison, mais lorsqu’on me demande de rester au bureau plus tard, j’hésite beaucoup à le faire, car je dois tenir compte du trajet et de mon compagnon à quatre pattes qui m’attend à la maison.

Lorsqu’on nous a demandé de travailler à domicile, nous nous sommes adaptés et nous avons réussi à le faire. Nos vies ont changé et nous avons tous profité d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Maintenant, notre employeur, pour des raisons politiques, nous demande d’oublier son engagement en faveur de la protection de l’environnement, de la santé mentale et de la conciliation travail-vie personnelle et, sans aucune consultation, il nous demande d’être présents au bureau trois jours par semaine pour accroître la collaboration avec nos collègues. Nous disposons, à domicile, des outils nécessaires pour collaborer efficacement lorsque c’est nécessaire, sans coûts supplémentaires et sans interruptions inutiles qui nous dérangent trop souvent au cours d’une journée au bureau.

Enfin, un message aux personnes que nous servons, nos concitoyens canadiens : je tiens à dire que les fonctionnaires qui ont manqué d’éthique au travail dans le passé continueront probablement à se comporter de manière non éthique, qu’ils travaillent à la maison ou dans un bureau. Il est absolument futile de penser que les fonctionnaires sont moins productifs à domicile et notre employeur devrait consacrer des ressources à l’évaluation de la productivité au lieu d’obliger les fonctionnaires à retourner dans des bureaux qui pourraient être mieux utilisés pour loger des concitoyens canadiens et des immigrés qui vivent dans la rue. Si les bureaux du gouvernement étaient transformés en logements abordables, en particulier ceux du centre-ville d’Ottawa, celui-ci revivrait, non seulement entre 8 h et 16 h, mais aussi le soir et les fins de semaine. Voilà ce qui serait judicieux!

Anonyme

Ayant des enfants d’âge scolaire, le télétravail me permet d’être impliqué dans leur développement académique, car je peux les accueillir lors du retour des autobus et avoir un temps de qualité dans leurs devoirs. Le retour au bureau ajouterait un stress supplémentaire familial dû au manque de temps. Je demeure à 90 km de mon lieu de travail. Je fais également du bénévolat 1x par semaine après ma journée de travail pour les personnes âgées que je devrai quitter si je dois retourner 3x semaine dû au manque de temps.

Aller au bureau ne fait que créer une grande frustration due à la non-cohérence et n’aurait aucun impact positif sur la qualité de mon travail.

Et sur un plan environnemental, cela ne fait qu’augmenter l’émission de carbone par habitant canadien inutilement et augmenter le trafic sur les routes.

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IRCC

Comme nous sommes maintenant les deux parents à deux jours semaines, beaucoup plus compliqué, puisque nous ne pouvons pas faire les mêmes jours, avec les heures de garderie qui ont été réduites. Impossible de se trouver une autre garderie, il n’y a pas de place. Quand les enfants sont malades, et on sait qu’à 3 enfants, ça arrive souvent durant les mois d’hiver, on nous demande de reprendre nos jours manqués aux bureaux, même si on a été malgré tout productifs de la maison.

Pour l’instant, j’hésite d’appliquer sur un poste pour une promotion puisqu’au moins, ça me permet de gérer toute la situation familiale. Donc beau retour en arrière! Ensuite, comme mon mari est gestionnaire, je dois m’ajuster à ses deux jours au bureau, donc je me retrouve souvent au bureau les vendredis…seule…à prendre des meetings par Teams, alors que j’aurais très bien pu le faire de la maison.

Quel est le point de venir travailler au bureau si je suis la seule de mon équipe, seule sur un plancher vide. Aujourd’hui on est de retour dans le traffic, à perdre une heure, deux heures de notre vie à conduire, puisqu’on a mis une croix sur l’autobus pour les raisons mentionnées plus haut. Et ça me fait simplement penser à cette chanson des Cowboys Fringants, l’Amérique pleure… Chacun son tour joue du klaxon, tellement pressé d’aller nulle part.

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SPC

Avant, je travaillais à Montréal et je passais environ 15 heures par semaine sur la route. Pendant la pandémie, je suis resté en télétravail et tout allait bien également. Depuis le retour en présentiel, je travaille seule toute la journée au bureau puisqu’il n’y a que moi, en région.

Je termine les journées en présentielle, épuisée et démotivée! J’ai également cessé mes activités bénévoles auprès d’un OSBL pour animaux car je n’ai plus de temps.

Tout fonctionnait très bien en télétravail pour ceux qui étaient en région avant cette décision du Conseil du Trésor! Après les problèmes que j’ai eu avec Phénix maintenant, c’est une autre raison pourquoi je me demande, pourquoi est-ce que je demeure fonctionnaire?

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SPC

Mon gestionnaire et mes collègues sont tous dans des provinces différentes au Canada. Il nous est impossible de faire des rencontres d’équipe. Donc, il n’y avait aucune plus-value à aller au bureau car je suis toujours toute seule.

J’ai trois enfants à la maison et je dois être présente pour le début et le retour de l’école, car je suis seule la plupart du temps à la maison avec les enfants. Avec le retour au travail, mon horaire s’est fortement alourdi, car je dois me déplacer au bureau plusieurs fois par semaine. Ma conciliation travail-famille s’est détériorée.

De plus, lorsque je vais au bureau, je n’ai pas toujours de bureau. Je perds du temps à essayer dans trouver un. Lorsque j’en trouve un, je n’ai souvent pas d’écran, donc je suis peu productive, car je travaille avec plusieurs fichiers Excel et c’est pénible de chercher l’information sur un petit écran d’un Notebook. Parfois, je n’ai même pas de prise de courant pour mon ordinateur. Ou sinon, l’internet ne fonctionne pas et je ne peux pas faire grand-chose.

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RNCan

Je souffre de handicaps multiples et j’essaie d’éviter le stress autant que possible, car c’est le principal déclencheur de mes deux maladies (sclérose en plaques et syndrome du côlon irritable). Je n’ai jamais demandé de mesures d’adaptation. Ce n’est qu’après la pandémie que je me suis rendu compte du temps et de l’énergie que je consacrais à la gestion de mes handicaps pour me rendre au bureau et y être présent, ainsi que du stress que cela me causait.

Je travaille à distance. Toute mon équipe et mes clients se trouvent dans les Maritimes, alors que je suis physiquement à Gatineau. Il n’y a aucune raison pour que je sois au bureau à Ottawa, mais l’adhésion aveugle à la politique de l’employeur m’oblige à y aller deux fois par semaine (bientôt trois fois par semaine). Si j’avais un médecin de famille (je vis au Québec depuis plus de 8 ans et j’attends toujours), j’obtiendrais un passeport d’invalidité et j’en aurais fini avec le stress inutile que me cause la politique générale de l’employeur en matière de travail hybride.

Il est difficile de croire que l’employeur se soucie de mes handicaps étant donné l’absurdité de la situation. Il est blessant de constater qu’il accorde plus d’importance au fait que je pourrais dépenser de l’argent dans les commerces du centre d’une ville où je n’habite même pas qu’à ma santé et à mon bien-être.

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MPO

Je travaille dans un bureau régional de mon ministère. Je n’ai absolument aucun membre d’équipe ni aucun client interne dans mon bureau régional. Il est totalement insensé que je doive aller au bureau pour y faire exactement la même chose que chez moi.

Au cours du dernier exercice financier, je travaillais à distance en raison de problèmes de capacité dans mon bureau. J’ai reçu des commentaires très positifs dans mon évaluation de rendement et j’ai obtenu la cote « a réussi ». Il est donc évident que le travail à domicile n’est pas un obstacle à l’accomplissement de mes tâches. En fait, j’ai l’impression d’être plus productif lorsque je travaille chez moi. Je peux comprendre que l’on demande à quelqu’un de se rendre au bureau en raison de problèmes de rendement, mais ce n’est manifestement pas le cas dans mon scénario.

Je souffre d’un handicap qui affecte ma mobilité certains jours. L’obligation de retour au bureau ajoute des difficultés inutiles à ma vie étant donné que je ferais exactement la même chose au bureau qu’à la maison. Je prévois de déposer une demande de mesures d’adaptation en raison de mon état de santé. Je dois maintenant consacrer énormément de temps à cette demande. L’employeur devra également consacrer du temps à l’examen de cette demande. Ne devrions-nous pas nous concentrer sur le travail lui-même et non sur l’endroit où nous travaillons.

L’obligation de retour au bureau n’a absolument aucun sens dans ma situation. L’employeur a manqué de respect en ne fournissant aucune preuve à l’appui de sa décision et en ne collaborant même pas avec les syndicats à cet égard, comme il avait promis de le faire. Parfois, on a l’impression de travailler dans une dictature.

Anonyme

Lorsqu’on nous a dit de travailler à la maison en 2020, l’adaptation a été difficile. Cependant, au bout de quatre mois, je me suis habituée à la situation et je m’en sortais bien. J’étais moins stressée et j’arrivais à mieux gérer mes migraines et mon anxiété. Ma mère de 78 ans (qui n’est pas d’Ottawa) vit à côté de chez moi et je pouvais donc aller prendre de ses nouvelles. Lorsqu’on lui a diagnostiqué un cancer du sein, je pouvais l’accompagner à ses rendez-vous sans avoir à passer plus de temps en dehors du travail pour faire l’aller-retour entre le bureau et la maison.

J’ai souffert d’une crise d’angoisse (épuisement professionnel) en 2017, et depuis, je n’arrive plus à gérer le stress comme avant. À ce stress s’ajoutent des migraines, aggravées par les lumières fluorescentes du bureau. On m’a déjà fourni un écran antireflets pour ordinateur et j’en suis reconnaissante, mais maintenant que les bureaux sont dans un espace ouvert, je ne peux plus trouver un bureau fermé et éteindre les lumières.

Le travail à domicile m’a permis de gérer mes problèmes de santé personnels. D’un point de vue professionnel, je n’ai pas beaucoup de réunions dans l’exercice des fonctions financières du poste que j’occupe actuellement. Mes clients sont des collègues des finances. Avec le travail à domicile, pour terminer quelque chose avant la fin de la journée, je peux y consacrer du temps supplémentaire sans me soucier de devoir rentrer à la maison à une certaine heure. Je n’ai aucun problème à communiquer avec d’autres personnes de mon milieu de travail. Je trouve que Teams est une invention merveilleuse qui facilite grandement les contacts. Je perdrais du temps à me rendre à un autre étage pour parler à un collègue et constater en fin de compte qu’il n’est pas au bureau ou qu’il est parti ailleurs dans l’édifice.

Je veux juste faire mon travail en paix et ne pas avoir à subir les jeux d’organisation qui se jouent au bureau.

Anonyme

Je suis une femme et j’ai beaucoup de difficultés pendant mes menstruations, qui sont très douloureuses. Par le passé, il m’était extrêmement pénible de me présenter au bureau ces jours-là en raison des douleurs extrêmes, des nausées, de la sensibilité à la lumière, aux sons et aux odeurs, et de bien d’autres choses encore. J’avais peur de m’absenter du travail pour gérer ces problèmes et, à un moment donné, j’ai été menacée par un gestionnaire qui m’a demandé de présenter un certificat médical. Bien que je comprenne la nécessité de ce certificat médical, cette expérience n’en était pas moins humiliante et déshumanisante. Le travail à domicile m’a permis de gérer mes symptômes sans trop perturber mon travail.

Par ailleurs, je souffrais d’insomnie extrême dans le passé. En travaillant à domicile, j’ai pu enfin résoudre ce problème et gérer mes niveaux de sommeil et de stress de manière à pouvoir fonctionner normalement. Je n’ai plus à me battre avec mes horaires de coucher et de réveil pour être en mesure de me rendre au bureau. Je peux faire une sieste pendant les pauses s’il y a lieu, ce qui fait de moi une employée beaucoup plus productive.

Enfin, le travail à domicile me permet de me concentrer adéquatement. Je me décrirais comme une personne introvertie et sensible au bruit. Au bureau, il y a toujours des collègues qui ne mettent pas leurs appareils en sourdine, ce qui signifie que je suis constamment exposée aux notifications des autres (Teams, notifications d’erreur, textos, etc.). Chaque fois qu’une notification se déclenche, je perds ma concentration, et l’anticipation du dérangement suivant est une source de stress et d’inattention. Pour cette seule raison, je trouve que le travail au bureau est un véritable combat quotidien. Comme j’ai travaillé avec des personnalités difficiles, j’ai remarqué (tout comme certains collègues à qui j’en ai parlé) que mes relations de travail s’amélioraient avec certaines personnes lorsqu’il y avait une certaine distance entre nous. Le fait d’être tous les jours au bureau avec des collègues n’est pas toujours bénéfique pour les relations de travail.

Anonyme

Je suis la seule à m’occuper de mon père (qui aura 87 ans en septembre), qui vit avec moi. Pendant la pandémie de Covid, nous avons tous entendu les histoires d’horreur des maisons de retraite. Mon père va bien, mais il est parfois désorienté, et j’apprécie donc la souplesse du travail à domicile.

Par ailleurs, tous les services d’autobus ruraux et les services d’autobus express à Orléans ont été annulés. Je dois me rendre au travail en compagnie d’une voisine, et je m’adapte donc à son horaire. Elle souffre d’anxiété et, avant la Covid, elle travaillait au bureau deux jours par semaine. Elle est contrariée par les nouvelles dispositions, car elles réduisent ses possibilités d’avancement.

Le modèle de travail hybride utilisé jusqu’à présent ne fait pas de discrimination. Les personnes souffrant d’anxiété ont des possibilités qui ne leur seront plus offertes.

Anonyme

Je souffre d’une maladie auto-immune qui s’est développée en 2020-2021. Elle provoque des démangeaisons extrêmes qui me font gonfler. J’ai alors besoin de poches de glace pour ne pas me gratter. C’est humiliant d’être dans un bureau ouvert où les gens qui ne me connaissent pas ont besoin d’une explication.

De plus, nous n’avons pas de place réservée au bureau. On nous dit d’y aller, de payer un stationnement (ou dans mon cas, grâce au TLR, de faire deux heures d’autobus pour un trajet qui ne devrait durer que 30 minutes), et d’espérer trouver une place avec un écran d’ordinateur, ou bien de rentrer chez nous et de réessayer le lendemain. Je n’ai pas le temps de faire de l’exercice, or ma maladie auto-immune exige que j’en fasse  pour être équilibrée; et je n’ai plus les moyens de payer un stationnement, car la vie est tellement chère. Les deux heures d’autobus à l’aller et au retour ne sont pas envisageables avec une famille.

Depuis des années, nous travaillons dans un édifice infesté de punaises de lit et de chauves-souris.

Je suis tellement fatiguée et embarrassée. Je ne devrais pas avoir à expliquer que je n’ai pas de maladie transmissible, mais je dois quand même le faire. Tous les jours.

Anonyme

En mai 2021, nous avons vendu notre maison et sommes revenus vivre dans notre village. Après plus d’un an de difficultés et de stress causés par les fermetures de la province, nous avions besoin de nous rapprocher de chez nous. Nous sommes un jeune couple, avons deux enfants (2 et 3 ans) et vivons à 115 km du bureau.

J’ai été embauchée pendant la pandémie sans qu’il soit fait mention d’un retour au bureau dans l’année ou les deux années suivantes, le retour étant décrit comme une participation à une réunion d’équipe de temps à autre, et non comme une présence obligatoire d’un certain nombre de jours.

Trois jours par semaine et nous sommes rongés par le stress. Nous prenons la route 148 au Québec, qui n’est pas la route la mieux dégagée en hiver, et nous devons partir tôt pour jongler avec le travail et les enfants. Nous avons également deux chiens et notre journée de travail de 11 heures est trop longue pour eux. Nous devons demander à quelqu’un de les sortir l’après-midi pour qu’ils puissent faire leurs besoins.

Il n’est pas normal que des enfants soient loin de leurs parents lorsque ce n’est pas nécessaire. La personne qui a déterminé que 125 km dans un sens était la norme n’a pas fait le trajet elle‑même. Personne ne nous a forcés à avoir des enfants et à nous éloigner de la ville, mais lorsqu’on nous a embauchés, on nous a dit que nous serions en sécurité à la maison. Où est notre sécurité aujourd’hui? Plusieurs fois en me rendant au travail le matin, j’ai dû m’arrêter parce que je m’endormais au volant.

Nous avons envisagé plusieurs scénarios. Vendre et retourner vivre en ville? Pouvons-nous même nous le permettre? Qu’en est-il de la pénurie de garderies? Nous quitterions nos familles et notre petite communauté. J’ai essayé de chercher des postes à Renfrew, Petawawa, Pembroke, Campbell’s Bay, simplement pour éviter les déplacements.

Si nous étions un couple sans enfants ni animaux, il serait plus facile de se conformer à la nouvelle obligation de retour au bureau, mais celle-ci n’est pas adaptée aux scénarios individuels. Rien qu’en écrivant ce texte, je sens l’émotion m’envahir et j’ai les larmes aux yeux.

Aidez-moi, s’il vous plaît!

Sincères salutations,
Une maman stressée

Anonyme

Mon conjoint travaille pour une grande entreprise nationale. On lui a proposé de participer à un projet qui l’obligeait à déménager temporairement dans une autre province pour la durée de la mission, soit plus d’un an. Avant la COVID, j’aurais dû prendre un congé sans solde et mettre ma carrière entre parenthèses, mais grâce à la COVID, j’ai montré, comme beaucoup d’autres fonctionnaires fédéraux dévoués et professionnels, que je pouvais effectuer à distance mon travail qui n’exige pas de contact avec le public pendant deux ans, sans perte de productivité ni impact négatif sur l’organisation. En fait, j’avais si bien fait mon travail, y compris en assumant temporairement des responsabilités encore plus importantes au cours de cette période, que j’ai reçu d’excellentes évaluations de rendement et que j’ai obtenu une prime au mérite équivalente à celle d’un directeur général pour mes efforts.

Cependant, lorsque j’ai demandé de pouvoir continuer à travailler à distance, mon supérieur immédiat nouvellement embauché a rejeté ma demande, estimant que rien ne justifiait une exception. Mon supérieur m’a donc laissé le choix : soit j’irais au bureau deux jours par semaine, en vivant séparée de mon conjoint et en imposant à mon couple le fardeau financier de deux ménages, soit je prendrais un congé sans solde. J’ai finalement réussi à obtenir une dérogation, en partie parce que j’ai pu montrer que j’avais déjà expliqué ma situation à mes supérieurs hiérarchiques et qu’ils étaient satisfaits de mon éthique de travail et de mon rendement. Cependant, on m’a dit qu’aucune dérogation ne serait accordée à l’avenir pour un cas comme le mien, avec l’implication tacite de ne pas prendre la peine d’en faire la demande. Cela contredit l’affirmation de Mme Anand selon laquelle la procédure de dérogation est ouverte, accessible et équitable pour tous les employés : en fait, ce n’est le cas que si vous êtes prêt à vous battre pour vous faire entendre, au risque de mettre votre carrière en péril en étant étiqueté comme un fauteur de troubles alors que vous plaidez pour que votre demande soit dûment prise en considération.

Ce qui aggrave encore la situation, c’est que je souffre d’une perte auditive importante, de sorte qu’il est d’autant plus difficile pour quelqu’un comme moi de trouver un autre emploi à un niveau supérieur pour lequel j’ai travaillé si dur. Malgré ce que les gens affirment publiquement, il existe une tendance générale à éviter d’embaucher des personnes qui, comme moi, ont une petit problème physique, de sorte qu’elles ressentent souvent le besoin de cacher leurs « déficiences » afin d’être correctement considérées en fonction de leurs mérites.

Il est possible d’effectuer de nombreuses tâches entièrement à distance, même de façon  permanente, et mon expérience professionnelle et mon rendement en sont la preuve. L’application d’une politique de présence obligatoire au bureau, quel que soit le nombre de jours requis, a un impact disproportionné sur les femmes et leur capacité à faire progresser leur carrière tout en conciliant leurs obligations familiales. En effet, lorsque des situations comme la mienne se produisent, les femmes doivent généralement faire des sacrifices pour subvenir aux besoins de leur famille et de leur conjoint. J’espère que le gouvernement fédéral reconsidérera sa position sur cette politique réactionnaire qui a un impact disproportionné sur les femmes et qu’il aidera les entreprises et les citoyens canadiens à se tourner résolument vers l’avenir en rendant la présence au bureau facultative pour les postes qui ne nécessitent pas un contact avec le public.

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MDN

En tant que mère de deux enfants de moins de 11 ans encore à la maison, avec un conjoint qui travaille loin de la maison pendant des semaines et des semaines, je suis extrêmement stressée par la situation actuelle. La planification d’une journée supplémentaire au bureau, qui dérange mon horaire de travail, signifie, en fin de compte, une baisse de productivité.

Je souffre émotionnellement à cause de problèmes passés de violence familiale et, quels que soient mes efforts, je suis tellement distraite par tout le monde et tout ce qui m’entoure au bureau, surtout quand je suis dans des espaces ouverts, entourée de personnes que je connais à peine. Il m’est donc extrêmement difficile de me sentir aussi productive et efficace qu’à la maison, où je me sens totalement à l’aise. Au bureau, je me pose un tas de questions : À quel étage dois-je me rendre? Où dois-je m’asseoir? Qui va s’asseoir à côté de moi? Est-ce que je le connais? Puis-je lui faire confiance? Devrai-je de nouveau m’asseoir à une table réservée pour le dîner parce qu’il n’y a pas assez de bureaux? Est-ce que je serai le dos au mur ou entourée de gens?

Déjà, l’adaptation de deux jours au bureau m’a tellement perturbée émotionnellement que je me sens encore parfois très désengagée et épuisée, si bien que je ne fais rien d’autre à la maison que d’aller me coucher. C’est troublant et très injuste pour mes enfants, mais j’ai besoin de travailler et j’aime mon travail! C’est épuisant et le retour au bureau trois jours par semaine fait de cette situation un véritable cauchemar.

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Commission canadienne des grains

Je suis à 100 % en télétravail, et mon évaluation du rendement est toujours excellente. On me confie du travail supplémentaire et on m’offre des possibilités d’intérim. La logique selon laquelle nous travaillons mieux, collaborons davantage et sommes plus productifs au bureau n’a absolument aucun sens pour moi, puisque le travail à distance a été ma carrière gouvernementale jusqu’à présent. Je travaille fort, j’obtiens des résultats et je n’ai jamais été aussi heureux.

Mon équipe est éloignée et ne se trouve pas dans la région de la capitale nationale, je n’ai donc aucune raison de me trouver dans un bureau. L’annonce d’une présence de trois jours au bureau à partir de septembre m’a complètement démotivé. Je redoute mes journées au bureau, je suis moins productif parce que je dois changer de place chaque fois et travailler avec un équipement inadéquat dans un espace sans aménagement de base.

Je ne comprends pas en quoi le retour au bureau est bénéfique pour le gouvernement ou la population canadienne. Je suis aussi un contribuable et je vois bien l’argent gaspillé dans de vieux immeubles de bureaux en décrépitude. Le gouvernement y injecte des millions de dollars pour les rénover, juste pour s’en débarrasser dans un proche avenir. En attendant, je suis plus qu’heureux de payer mes propres factures de services publics, sans avoir besoin de crédit d’impôt ni de l’argent des contribuables. Modernisons-nous, vivons avec notre temps et encourageons le travail à domicile qui est plus sensé. Tous les postes ne peuvent pas être occupés efficacement à domicile, mais de très nombreuses fonctions peuvent être mieux exercées à distance en permettant aux personnes qualifiées de travailler dans n’importe quelle ville de notre pays.

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SPAC

Lorsqu’on nous a demandé de retourner au bureau deux jours par semaine, j’ai été obligée de mettre mes enfants au service de garde (avant la classe). J’ai été forcée de les inscrire pour un minimum de trois jours par semaine, ce qui signifiait que je devais payer trois jours de service de garde alors que je n’en avais besoin que de deux. Ces coûts, auxquels s’ajoutent les frais de carburant (j’habite à une heure de la RCN) et ceux de stationnement, ont englouti la totalité du montant net de l’augmentation que j’ai obtenue à la suite de ma promotion.

Cette année, on vient de fixer le nombre MINIMUM de jours d’inscription au service de garde à CINQ JOURS. Je serais obligée de payer des journées de service de garde dont je n’ai pas besoin. Cette fois‑ci, je n’aurai pas d’augmentation ou de promotion correspondant à une hausse de 400 $ par mois. Si l’on ajoute à cela l’inflation et l’augmentation des taux hypothécaires, on se retrouve en situation de détresse financière. La seule autre solution consiste à recourir à l’autobus pour les enfants alors que je travaillerai jusqu’à 18 h. Je ne rentrerai pas à la maison avant 19 h 15 et ne verrai mes enfants que 15 minutes avant qu’ils ne se couchent.

Deux jours entiers de ma vie, chaque semaine, seraient entièrement consacrés au travail et aux déplacements. C’est une atrocité et un gaspillage. Je passerais à côté de la vie de ma famille et de mes enfants et j’imposerais un fardeau supplémentaire à mon mari, ce qui mettrait mon mariage à rude épreuve.

Cette perspective est sombre, mais l’autre solution est de payer les trois jours de service de garde inutiles pour deux enfants et de risquer de ne pas pouvoir rembourser mon prêt hypothécaire et de perdre notre maison que nous avons conçue et construite nous-mêmes.

Je ne sais pas quoi faire.

CT-FIN-02

MDN

Je vis à Toronto et j’ai été embauchée en 2022 pour un poste à Ottawa. Lorsque le SCT a prescrit une présence de deux jours au bureau, mon gestionnaire s’attendait à ce que je déménage immédiatement à Ottawa et que je laisse ma vie torontoise derrière moi en un clin d’œil. À ce moment-là, j’étais encore embauchée pour une durée déterminée, et j’étais donc réticente à l’idée de déménager sans garantie d’emploi après la fin de mon contrat.

J’ai l’intention de déménager à Ottawa, même si je ne pourrai être avec mon conjoint que quelques heures le dimanche après-midi en raison de la nature de son travail. Je n’aurai pas les mêmes possibilités de mener la vie que je suis capable de mener et que je souhaite avoir à cause de la charge financière importante que représenteront les déplacements entre les deux villes chaque semaine, ainsi que le paiement du loyer et des frais connexes dans ces deux villes.

Par ailleurs, on m’a récemment diagnostiqué une maladie chronique. Comme mon réseau de soins de santé est à Toronto, l’idée de déménager dans une autre ville sans mon conjoint augmente mon niveau de stress, car j’aurai moins de possibilités d’accéder aux services de santé dont j’ai besoin, tout en devant m’en sortir seule dans une autre ville.

Même avant son entrée en vigueur, l’obligation de retour au bureau me cause un énorme stress, car je crains de ne pas bénéficier de mesure d’adaptation, ce qui me forcerait à choisir entre mon emploi et mon revenu, et m’obligerait à ne pas voir mon conjoint de fait pendant un an ou à démissionner de mon emploi et à perdre mon revenu.

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Je sais que j’étais plus productive pendant la pandémie, parce que c’est ce que me disait constamment la direction et c’est ce que montraient mes évaluations de rendement et aussi parce que l’on m’a offert un poste intérimaire à long terme au sein de mon équipe. Si ce n’est pas la preuve que les employés ne chôment pas à domicile et qu’ils peuvent même y travailler mieux, je ne sais pas ce que le SCT a besoin de voir.

Il n’y a pratiquement aucune salle de réunion qui soit disponible. Alors, qu’est-ce qu’il nous reste? Nous sommes là assis à nos petits bureaux, dans un espace ouvert à tous, avec les gens qui travaillent au même étage que nous, pour assister à des réunions sur Teams.

Pour ma part, je refuse de dépenser mon argent si chèrement gagné au centre-ville d’Ottawa tout en étant forcée de retourner dans un édifice où je n’ai aucune raison d’être. Je n’aiderai pas l’État à renflouer ses coffres, je suis trop occupée à travailler fort pour les citoyens canadiens et à essayer de leur en donner pour leur argent. Je soutiens mes commerces locaux. Le centre-ville est la responsabilité d’Ottawa, pas la mienne ni celle des fonctionnaires fédéraux.

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En tant que mère confrontée aux défis supplémentaires que représente le fait de s’occuper d’enfants ayant des besoins particuliers, je commence à remettre en question ma décision d’avoir accepté ce poste au sein du gouvernement du Canada. Au moment où j’ai reçu ma lettre d’offre, le poste exigeait une présence de deux jours au bureau, soit 40 % du temps. C’était la principale raison pour laquelle j’ai accepté le poste, et pour laquelle j’ai décidé de quitter un poste mieux rémunéré dans le secteur privé!

Anonyme